Conglomerats et Mediacratie

Tiens, puisqu'il parait que cette section s'appelle "Ecrits", je supose que l'on peut en poster de toute nature?

J'ai ecrit recemment sur mon forum une série de petits texte appelés Avenirs, le premier decrit de facon assez scientifique une apocalypse thermonucléaire, le deuxieme présente au contraire un monde idéal sous l'aspect d'une société d'abondance.

C'est néanmoins le troisième que j'ai choisi de vous faire partager. Une lettre fictive, on aime ou on aime pas.

Note : Toute ressemblance avec des faits réels ne serait que pure coincidence.



Avenir n°3 : Conglomerats et Mediacratie

Mon nom est Giles Balt, et je suis à la tête de la Lagavivuniv, la plus grosse entreprise de médias en Europe.
Ces vingt dernières années, les choses ont changés. Il n’y a pas eu de dictatures totalitaires qui ont tué ouvertement des millions de personnes, non, non, c’est plus subtil que ça.



En 2008 a eu lieu la plus énorme crise financière jamais vue précédemment : le baril du pétrole brut à dépassé le seuil des 130$, la deuxième génération des subprimers américains (ceux qui ont fait leur mort-gage sur 5 ans et non trois) ont déclaré forfait faisant ainsi perdre de l’argent aux banques qui leurs avaient prêtés de l’argent.

Les grands groupes financiers ont vite compris que pour sauver, il fallait trouver quelque chose pour relancer l’économie avant qu’il ne soit trop tard. Mais les gens n’avaient plus d’argent, aux USA la moyenne d’endettement dépassait l’entendement (Les étudiants et leurs parents s’endettaient à vie pour financer leurs études ! et en Europe, la situation était plus nuancée, mais dans la même voie.

Les grands groupes se sont alors mis a faire ce qu’il savait faire le mieux : le lobbying, l’influence sur la politique, la vie des gens. Lorsque je suis arrivé dans le business, il s’agissait de quelques informations omises aux journaux, de quelques trafics d’influence auprès des parlementaires. Mais la situation n’était plus aux demi-mesures.

Les principaux groupes médiatiques furent rachetés (pour ceux qu’ils ne l’étaient pas déjà) par les principaux groupes financiers (surtout bancaires), et la "fête" commença.

Nous vendions au gens ce dont ils avaient besoin pour oublier que leur vie n’était plus que suites de factures lourdes, et de travail destiné à payer les cotisations des caisses de retraites devenues privés pour un résultat aléatoire, et le plus souvent minable.
Le produit le plus vendu au depart fut le prêt-minute, à des taux illisibles et permettant « l’accès aux rêves sans se préoccuper des lendemains » (je suis fier d’avoir trouvé celle-là).
Contourner puis faire sauter le CSA, et autres organes qui de toute façon recevaient moins de financements que les missions lobbyistes de l’époque ne fut pas une grande difficulté non plus.



Comme nous savions que les gens ne seraient pas aveugles indéfiniment, et face à une monté du marché noir pour les produits de loisirs, nous avons du passer à l’étape supérieure : le lobbying législatif.
Si on avait déjà bien commencé à l’époque, avec des patrons écrivant des rapports parlementaires, les années 2010 furent réellement l’age d’or du lobbying sournois.

A chaque fois qu’un politicien faisait un pas de travers contre nos intérêts en voulant renforcer les organes de contrôles financiers, soit les médias découvraient par miracle un scandale (monté de toutes pièces parfois), ou soit nous conspuions le coût de cette reforme dans un Etat en faillite, ce qui avait, vu la fragilité des finances des ménages effet immédiat.

A l’inverse, toutes les lois que nous voulions passer étaient soient passés sous silence, soient présentées sous leur meilleur jour.
Pour faire passer les pilules : le concept était simple mais diablement efficace : plutôt que de cacher les raisons du peuple d’être mécontentés, le noyer sous une masse d’informations contradictoires : représentants du gouvernements, de l’oppositions, des lobbys écolos, des lobbys dont personne n’aurait connu le nom. Le citoyen est mort.

En enfin, pour donner aux ménages l’impression que quelque chose se faisait pour eux, des « mesures-phares », qui en réalité coûtaient bien plus qu’elles ne rapportaient, et qui ne rapportaient aux ménages concernés une réduction de 1% de leur charges.
Pour cela, le concept des cheques, inventés au début du siècle est extensible à l’infini : chéque-carburant (10€/mois), chèque-avocat (qui paye l’avocat commis d’office une fois par an), chèque-santé (10€/mois dans la limite de 3 chèques pour 6 mois).



A un moment, je me rappelle que Internet et les moyens médiatiques autres nous avaient mis une sacrée frousse. Des medias indépendants et des sites activistes grouillaient sur la toile.

Heureusement, les gens sont crédules, et quant les médias que nous possédions ont commencé à leur répéter sans cesse que Internet était dangereux pour les enfants, et même pour les adultes, qu’ils grouillaient d’extrémistes ne cherchant qu’à paniquer la population, voire de terroristes en puissance.

Il nous fut dés lors tellement facile de faire voter la LCEN 2 (Loi pour la Confiance dans l’Economie Numérique :mdr:), qui autorisait des entreprises privées à faire la police sur le net et des sanctions, qui instaurait les « labels qualités » des sites à contenu approuvé.

Nous avons ensuite équipé nos logiciels de filtres pour contenu approuvé. Les parents soucieux, et les consommateurs lambda se sont jetés dessus, les autres n’avaient plus accès à nos logiciels. Diaboliquement efficace non ?



Mais aujourd’hui, 25 décembre 2056, le monde à atteint sont point de rupture, nous ne pouvions pas continuer à flouer les gens indéfiniment, même avec tous les paravents dont nous disposions. On pouvait toujours taser les clochards, puis les faire passer pour des délinquants, le nombre d’incidents devenait suspects.

Ce soir, les gens n’auront pas d’argent pour donner des cadeaux à leurs gosses sous les sapins. Ils n’ont même rien pour acheter une dinde, ou aller rejoindre leurs amis.

Ce soir, des émeutes éclatent un peu partout, les gens se parlent de nouveau, réfléchissent, le bouche-à-oreille se répand. Le monde se reveille.

Ce soir, j’ai reçu le rapport moral que j’ai commandé la semaine dernière, en secret. J’y ai découvert des millions de licenciements illégaux, des centaines de milliers d’hommes, femmes et enfants jetés à la rue dans le silence que nous avions fabriqué.

J’ai découvert que nos usines, privés du contrôle des scientifiques (qui coûtait trop cher) avait pollué des milliers d’hectares de terre, chimiquement, voire radioactivement, et provoqué à terme des milliers de morts également. Tout cela finira par être rendu public par les mouvements citoyens.

Pourquoi avons-nous fait cela ? Pour garantir notre survie, par nous j’entends, les personnes qui au fond, pour leur majorité n’ont fait qu’être né des bons parents au bon moment.

Si nous avions juste choisi d’essayer de réussir, cela aurait été acceptable, et même bon pour tout le monde. Mais nous avons cru qu’il n’y en avait pas assez pour tout le monde, et nous avons choisi d’écraser les autres pour réussir au mieux. C’est un choix que je regrette aujourd’hui.

Ce soir, j’ai décidé de mettre fin à ma vie, après avoir lancé ma confession en boucle sur le réseau médiatique. Je prie le monde de me pardonner. Je prie pour qu’il sache réparer les dégâts de notre folie.



Mouture numero une, en attente de corrections?

SECONDE ALERTE DE LA SOIREE... RAZ DE MAREE... (je bave)

Maintenant c'est foutu, j'oserai jamais vous dévoiler mon roman... à côté de Gilles c'est de la soupe de méduses incultes !
Dans le genre "je suis totale en admiration" difficile de faire mieux.
Te lire est un vrai plaisir, mais ne me rassure cependant pas sur un point... ça fait deux ans que j'essaie de me convaincre bêtement que je vaux qch en me raccrochant au fait que les scientifiques ne savent pas (très bien) écrire... tu réduis mon espoir à néant en une soirée...
J'ai besoin de mes doigts de pieds pour compter, et en plus un matheux me bat à plates coutures dans le vaste domaine des mots... TOO BAD !!

(mais sans rancunes collègue, et félicitations !)

Mais non, c'est un recit scientifique après tout. Des faits, des causes, des consequences.
C'est mon style d'ecriture. Je connais pas le tien, et j'aurais bien envie de le voir.

Et puis bon, j'ai toujours aimé les ecritures d'invention. D'ailleurs ca me fait penser à mon Bac Francais : 8 de moyenne à l'année pour cause de dissertations non developpées et commentaires abyssaux (sans paraphrases, mais avec une bonne dose de mauvaise foi). Au bac, je prends quoi? L'invention, alors que j'en ai pas fait une pendant l'année. Resultat : 14.

(Merci. )

T'es trop modeste. Ton "truc" là c'est... pfff

Bon, ca va, j'admets que je suis fier de ce texte, ca doit etre le meilleur que j'ai ecrit. Voilà tu es contente, t'as reussi?

T'as surtout réussi à me complexer à mort !!! Je relis tant bien que mal mes textes sont grande conviction !
Tu vas en poster d'autres des textes comme ça ? Aaaalleeez...

Bah, le premier et le deuxieme sont vraiment deux textes purement factuels. Quoique le deuxieme raconte aussi une petite histoire... Peut etre que.. je verrai.

Et, s'il te plait, ne prends pas ombrage de mon texte, je vais me sentir coupable après. Tous les textes ont leur valeur intrinseque non? Je veux pouvoir lire ta prose aussi moi!

Ma réponse va être basique et sans profondeur (je vous interdit de dire "comme d'habitude", merci) mais, ayant lu un peu de Gilles et sans doute un peu plus de Pauline, et vous êtes parmi les personnes que j'aime lire. Bon, j'avoue que vous me donnez parfois du fil à retordre, mais j'admire et je relis .
Mais vous avez tous les deux une plume différente, très différente .
Alors arrêtez vos complexes mais n'arrêtez pas d'écrire .



Allez hop, une chacun et on ne se bat pas .

Je le savais bien qu'on avait une plume très differente. T'as entendu ce que la dame a dit Pauline, allez, on y retourne.